Art & Architecture
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Le château se reflétant dans son miroir d'eau est certainement l'image la plus connue du château d'Azay-le-Rideau. Honoré de Balzac ne s'y était pas trompé, quand il le qualifia de "diamant taillé à facettes". Découvrez un château aux lignes architecturales parfaitement dessinées.
La façade sud du château est bordée par l'un des deux miroirs d'eau qui contribue à la notoriété du château.
La construction architecturale de la façade dévoile la silhouette souhaitée par Gilles Berthelot : à la fois demeure moderne, avec ses grandes baies et ses hautes lucarnes, et imposante, avec ses mâchicoulis, réminiscence des chemins de ronde des forteresses médiévales.
Le château doit cependant sa belle unité stylistique aux travaux des marquis de Biencourt qui ont achevé l'aile au XIXe siècle en lui adjoignant une tour en encorbellement .
L’image du château qui se reflète dans ses miroirs d’eau, Gilles Berthelot et les marquis de Biencourt ne l’ont jamais connue ! Ces deux miroirs sont une invention du XIXe siècle.
Si la rivière coulait bien au bord de l’aile sud du château jusqu’au XIXe siècle, une large terrasse longeait sa façade. Ce n’est qu’en 1950 que cette terrasse est supprimée et le bras de la rivière élargi de façon à ce que l'eau borde complètement les fondations du château. De cette manière, le courant est ralenti, et offre au château un miroir paisible !
Approchons de la tour d'angle en encorbellement ! Celle-ci date de 1856.
Elle n'a pas toujours été là. En effet, les Biencourt avaient fait bâtir à cet endroit une tourelle "troubadour", à la silhouette gothique, et un petit pavillon chinois, reflet des modes de l'époque.
Cette nouvelle tourelle unifie l'aspect du château, qui, par ces travaux du XIXe siècle, devient l'exemple parfait de l'architecture Renaissance.
Regardez ! Le château présente des mâchicoulis qui forment un chemin de ronde . Cela vous intrigue ?
Élément de défense sans utilité militaire, il ne s'agit que d'un élément architectural symbolique qui inscrit le château de Gilles Berthelot dans la continuité des forteresses françaises, et donc d'une certaine représentation du pouvoir.
Avec sa haute silhouette et son décor ornemental, la grande lucarne est caractéristique de la Renaissance française. Sa structure est héritée de l'architecture gothique, tandis que son décor ornemental témoigne du goût antiquisant venu d'Italie.
La façade nord est la première que l'on découvre en arrivant au château. Elle est considérée comme un chef-d'œuvre de l'architecture et de la sculpture de la première Renaissance française.
Représentative de la transition qui s'opère dans les arts au début du XVIe siècle, elle mêle habilement tradition française héritée du gothique et innovations venues d'Italie.
La façade abrite l'escalier à rampe droite, édifié au centre du corps de logis, qui est l'élément le plus novateur du château d'Azay-le-Rideau. Il témoigne de l'importance des influences italiennes.
Le plan en L du château d'Azay-le-Rideau vous surprend ?
Selon F. et Y. Pauwels-Lemerle dans L'architecture à la Renaissance "Azay avait sans doute été prévu avec un plan en U, si l'on restitue l'aile gauche, qui ne fut jamais réalisée, la régularité du parti devient évidente, et la majestueuse travée qui abrite l'escalier est alors parfaitement centrée ".
Contraint de fuir en 1527, Gilles Berthelot n'a visiblement pas pu concrétiser le projet...